Un rond point hors de prix financé par l’argent public

Un rond-point hors de prix financé par l'argent public au service d'intérêts privés

Le rond-point au croisement de la rue de la Libération et de la route des Loges a couté 750 000 € : 150 000 € supportés par les seuls Jovaciens, 250 000 € financés par le Département et 350 000 € par la société publique SOVAFIM, propriétaire des friches RFF.

Comme le précise un courrier de la Direction des Mobilités du Département des Yvelines, la raison d’être de ce rond-point est la desserte du futur programme immobilier Franco-Suisse. Son accessibilité ne pourrait être assurée sans cet aménagement : condition obligatoire pour valider le permis de construire.

Dans l’imprimé de Jouy d’octobre 2021, la mairie déclare « VOTRE VILLE S’AMENAGE ET S’EMBELLIT » …« projet demandé de longue date par les riverains »… Or, c’est tout le contraire, les riverains s’opposent depuis des années à ce projet et à ses conséquences

Les riverains de ce rond-point pointent ses carences et ses conséquences malvenues :

  • Ce projet aurait dû faire l’objet d’une demande d’examen « au cas par cas » auprès des services de l’Etat au titre du code de l’environnement (décret 2016-1110 d’août 2016). Cette demande aurait permis d’apprécier les risques et inconvénients d’une telle réalisation sur la sécurité des personnes et l’environnement, et de prendre les dispositions nécessaires en matière de prévention et de protection.
  • Il est disproportionné à cet emplacement.
  • Les feux tricolores ne sont pas coordonnés avec le passage à niveau et le rond-point des Tilleuls, ce qui engendre embouteillages et nombreux coups de klaxon, auxquels s’ajoute une pollution atmosphérique, visuelle et sonore.
  • Des places de parking ont été supprimées pour le réaliser. L’ « Imprimé de Jouy » annonce : « un parking de 35 places va voir le jour ». Il sera situé côté Oberkampf. Or, le nombre de places de stationnement prévu pour les immeubles Franco-Suisse est inférieur au nombre de logements : 115 places, dont 113 en sous-sol inondable (obligeant ces riverains à se garer en surface en cas d’alerte « pluies intenses »), pour 129 logements, alors que le nombre de véhicules attendu est de plus de 180 ! (40 % des ménages ont au moins 2 voitures). Ceci viendra aggraver les problèmes de stationnement en centre-ville…
  • Plusieurs arbres en parfaite santé (marronnier, frêne, …) de grande hauteur et de plus de 30 ans d’âge ont été abattus en préalable à la construction du giratoire alors qu’une configuration mieux adaptée du rond-point aurait pu éviter cet abattage inutile.
  • La construction du giratoire a conduit au rétrécissement de plusieurs cheminements sur trottoir ce qui ne permet plus de garantir le passage en sécurité notamment aux personnes à mobilité réduite ou aux poussettes. Il faut noter aussi l’éloignement des passages piétons, incitant ces derniers à traverser en dehors.

Des questions toujours sans réponse :

  • Ce rond-point permettra-t-il de fluidifier la circulation ? Une étude avait été demandée à la mairie sur ce point ; le Département devait y répondre mais ne l’a pas fait. Le premier effet néfaste de ce giratoire est de ralentir les flux de voitures sur la rue de la Libération dont le trafic est dense matin et soir,
  • Concernant le volet « sécurité », il est important de préciser que l’intersection entre ces 2 voies de circulation n’a jamais été considérée comme particulièrement accidentogène par les services de l’Etat ; mentionnons plutôt les vitesses souvent excessives sur les routes de la commune ainsi que la circulation, interdite au demeurant des poids lourds en transit, comme méritant un traitement prioritaire ; on aurait pu utiliser autrement les 400 000 € de la commune et du département !
Novembre 2021